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soir. J’espère que vous me ferez en personne vos félicitations pour la nouvelle année.

Adieu ; je suis brisé du voyage et bien attristé du temps qu’il fait. J’ai vu à Nice toute sorte de beau monde, entre autres la duchesse de Sagan, qui est toujours jeune et a l’air aussi féroce.

CLXXII

Paris, lundi soir, 29 janvier 1858.

Il y a un siècle que je ne vous ai vue. Il est vrai qu’il s’est passé tant de choses ! Je meurs d’envie de savoir votre impression sur tout cela. Je suis un peu moins enrhumé et grippé, et j’attribue à notre dernière promenade l’honneur de ma guérison. C’est quelque chose comme la lance d’Achille.

Avez-vous lu le Docteur Antonio ? C’est un roman anglais qui a eu assez de succès parmi le beau monde anglais et que j’ai lu à Cannes. C’est l’œuvre de M. Orsini. Cela lui vaudra sans doute