Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/158

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des amis de Paris et M. Ellice, qui est venu passer quelques jours avec moi. Il a fallu faire le cicérone, montrer tous les environs et tenir cour plénière. Aussi ne rapporté-je presque pas de dessins, contre mon habitude. Votre absence de Paris a été cause de deux malheurs. Le premier, que j’ai oublié net pour les étrennes les livres des filles de madame de Lagrené. Le second, que j’ai oublié pareillement la Sainte-Eulalie. Il n’y a rien dans ce pays qui puisse être envoyé à Paris, sinon des fleurs, et Dieu sait dans quel état elles seraient arrivées. Donnez-moi quelque conseil là-dessus, je suis aussi embarrassé qu’à l’ordinaire, et, cette fois, je n’ai pas la ressource de vous transmettre mon embarras.

Je vous remercie de toute la peine que vous prenez pour la gebira. Je la voudrais un peu grande, parce que je compte la porter dans mes voyages comme sac de nuit.

La pauvre duchesse de Malakof est une excellente personne, pas bien forte, surtout en français. Elle me parait entièrement dominée par son affreux monstre de mari, qui est grossier d’habitude et peut-être de calcul. On dit, au reste, qu’elle s’en