Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/185

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Il m’a semblé plus négligemment écrit que les précédents, mais plein de choses curieuses. Malgré tout son désir de dire du mal de son héros, il est continuellement emporté par son amour involontaire. Il me dit qu’il donnera le vingtième volume au mois de décembre, et qu’alors il fera quelque grand voyage autour du monde, ou en Italie. Il y a des histoires de Montrond qui m’ont fort amusé ; seulement, j’ai regretté de ne pas les lui avoir fait raconter quand il était de ce monde. Il me semble que M. Thiers le peint assez bien, comme un aventurier amoureux de son métier, et honnête envers ses commettants pendant tout le temps qu’il est employé, à peu près comme le Dalgetty de la légende de Montrose. Nos artistes, à ce que je vois, prennent assez bien le petit règlement que nous avons ébauché pour l’Exposition de Londres ; mais, quand ils verront la place qu’on leur donne, je ne sais s’ils ne nous jetteront pas des pommes cuites. Je suis parvenu à soutirer de M. Duchâtel la promesse de nous prêter la Source de M. Ingres.

Adieu, chère amie.