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CCLIII

Bagnères-de-Bigorre, petite maison Laquens, Hautes-Pyrénées. Samedi, 16 août 1862.

Chère amie, je suis ici depuis trois jours avec M. Panizzi, après un voyage des plus fatigants, par un soleil épouvantable. Il nous a quittés (c’est le soleil que je dis) avant-hier, et nous avons un temps digne de Londres, du brouillard et une petite pluie imperceptible, mais qui vous mouille jusqu’aux os. J’ai rencontré ici un de mes camarades, qui est le médecin des eaux ; il m’a ausculté, donné des coups de poing dans le dos et dans la poitrine, et m’a trouvé deux maladies mortelles dont il a entrepris de me guérir, moyennant que je boirais tous les jours deux verres d’eau chaude qui n’a pas très-mauvais goût, et qui ne fait pas mal au cœur comme ferait de l’eau ordinaire. En outre, je me baigne à une certaine source dans de l’eau assez chaude, mais très-agréable à la peau. Il me semble que cela me fait beaucoup de bien.