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CCLXXX

Cannes, 14 avril 1865.

Chère amie, j’attendais pour vous écrire que je fusse guéri, ou du moins un peu moins souffrant ; mais, malgré le beau temps, malgré tous les soins possibles, je suis toujours de même, c’est à dire fort mal. Je ne puis m’habituer à cette vie de souffrance, et je ne trouve en moi ni courage ni résignation. J’attends, pour revenir à Paris, que le temps devienne un peu plus chaud, et probablement j’y serai le 1er mai. Ici, depuis plus de quinze jours, nous avons le plus beau ciel du monde et la mer à l’avenant ; ce qui ne m’empêche pas d’étouffer, comme s’il gelait encore. Que devenez-vous, ce printemps ? vous retrouverai-je à Paris, ou bien allez-vous à *** pour voir pousser les premières feuilles ?

Voilà votre ami Paradol académicien par la volonté des burgraves, qui, à cet effet, ont obligé le pauvre duc de Broglie à revenir à Paris malgré