Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/286

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un orléaniste de la vieille roche, pour le moins aussi désolé. Comme on devient grand homme à peu de frais, à présent ! Veuillez me dire ce que je puis lire des belles choses faites depuis que j’ai cessé de vivre parmi le peuple le plus spirituel de l’univers. Je voudrais bien vous voir. Adieu ; je vais me soigner jusqu’à ce que les fêtes de Compiègne me rendent malade.

CCLXXXV

Paris, 8 novembre 1865.

Chère amie, j’ai tardé à vous écrire parce que j’étais comme l’oiseau sur la branche, mais pourtant attaché par la patte. En prenant congé de mon hôtesse de Biarritz, j’aurais voulu aller dans mon hivernage ordinaire prévenir les premières atteintes du froid ; mais on m’a prié de rester pour la première série de Compiègne, et la demande était faite avec tant de bonne grâce, qu’il n’y avait pas moyen de refuser. Puis sont venues les questions cholériques : ira-t-on, n’ira-t-on pas à Com-