Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/302

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Nous avons un temps déplorable. Hier, j’ai fait une longue promenade en voiture, où nous a surpris un orage épouvantable, qui m’a mouillé jusqu’aux os et m’a enrhumé. L’eau s’était accumulée sur les coussins, en sorte que nous étions tous comme dans une baignoire. Je pense être à Paris vers les derniers jours de ce mois, pour de là repartir pour Biarritz au commencement de septembre. Ne viendrez-vous pas en quittant les bords de la Loire ?

L’empereur est tout à fait remis et a repris son train de vie ordinaire. Nous passons les journées assez bien, considérant le temps horrible qu’il fait, sans aucune étiquette. On dîne en redingote, et chacun fait à peu près ce qu’il veut. On m’a envoyé de Russie une énorme histoire de Pierre le Grand, faite avec quantité de pièces officielles inédites jusqu’à présent. Je lis et je peins quand on ne se promène pas et qu’on ne mange pas. Il me semble que tout se dispose à la paix. Il est bien évident que M. de Bismark est un grand homme et qu’il est trop bien préparé pour qu’on se fâche contre lui. Nous aurons peut--