Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/336

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dant où cela se trouve. C’est une des meilleures choses que M. Tourguenief ait encore faites. La discussion sur la presse me dégoûte. Tout le monde ment trop, et pas une idée ne surgit qui n’ait été déjà dite vingt fois en meilleurs termes. Il me semble que le niveau de l’intelligence baisse fort, comme celui de l’honnêteté. C’est bien triste au fond. J’ai vu hier un de mes amis revenant de Mentana. Il m’a dit que les garibaldiens s’étaient bien battus ; que c’était un mélange singulier d’abominable canaille et de fleur d’aristocratie. Adieu, chère amie ; portez-vous bien et ne m’oubliez pas.

CCCVII

Montpellier, 20 avril 1868.

Chère amie, j’ai été si souffrant avant de venir ici, que j’avais perdu tout courage ; il m’était impossible de penser, à plus forte raison d’écrire. Le hasard m’a fait savoir qu’il y avait à Montpellier un médecin qui traitait l’asthme par un