Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/345

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les cléricaux et prend la chose à cœur. Je crois que le danger n’est pas de ce côté-là.

Adieu, chère amie ; écrivez-moi et ne lâchez pas tant vos lettres, de façon à ne mettre que trois mots à la ligne. Dites-moi très-candidement votre avis sur l’invention de l’ours.

CCCXI

Paris, mardi 29 septembre 1868.

Chère amie, l’important, c’est que cette lecture ne vous ait pas fatiguée. Est-il possible que vous n’ayez pas deviné tout de suite combien cet ours était mal léché ? Pendant que je lisais, je voyais bien sur votre visage que vous n’admettiez pas ma donnée. Il me faut donc subir la vôtre. Croyez-vous que le lecteur, moins timoré que vous, acceptera ce conte de bonne femme, du regard ? Ainsi, c’est un simple regard de l’ours qui a rendu folle cette pauvre femme et qui a valu à monsieur son fils ses instincts sanguinaires. Il sera