Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/365

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du tout. Cela m’a encouragé, et, le 15 de ce mois, la chose paraîtra dans la Revue. J’y ai fait quelques changements outre les noms, et j’aurais voulu en faire beaucoup d’autres, mais le courage m’a manqué. Vous me direz ce que vous en pensez.

Hier, nous avons fini notre petite affaire[1]. Je ne sais trop ce qui en résultera ; le respectable public est si parfaitement bête, qu’il a peur à présent de ce qu’il a voulu. Il me semble que le bourgeois, qui votait pour M. Ferry il y a quelques mois, pense qu’il va se trouver désarmé devant des journées de juin plus ou moins prochaines ; sa spécialité est de n’être jamais content, de ses œuvres particulièrement. La maladie de l’empereur n’est pas grave, mais elle peut se prolonger et se renouveler. On dit, et je suis porté à le croire, que le grand voyage d’Orient sera décommandé ; peut-être, encore les mauvaises relations entre le sultan et le vice-roi sont-elles suffisantes pour mettre à vau-l’eau les projets d’excursion.

  1. Adoption du projet de sénatus-consulte, séance du 6 septembre 1869.