Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/373

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nieff qui paraîtra le mois prochain. J’écris pour moi et peut-être pour vous une petite histoire où il est fort question d’amour. Adieu ; je vous souhaite santé et prospérité.

CCCXXVI

Cannes, 7 avril 1870.

Chère amie, je ne vous ai pas écrit parce que je n’avais que de mauvaises nouvelles à vous donner. J’ai été toujours sinon malade, du moins souffrant. Je le suis encore. Je suis d’une faiblesse désespérante, et il m’est impossible d’aller à cent pas de chez moi sans m’asseoir plusieurs fois. Très-souvent, surtout la nuit, je suis pris de crises très-douloureuses et qui durent longtemps. « Les nerfs ! » me dit-on. Or, la médecine, comme vous le savez, est à peu près impuissante lorsqu’il s’agit de nerfs. Lundi dernier, voulant faire une expérience et savoir si je pouvais supporter le voyage de Paris, je suis allé à Nice faire des visites. J’ai cru un instant que je commettrais