Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’automne. Les arbres ont encore leurs feuilles, mais jaunes et oranges du plus beau ton du monde. Nous rencontrions à chaque pas des daims qui traversaient notre route. Aujourd’hui arrive une cargaison nouvelle d’hôtes illustres. Tous les ministres d’abord, puis des Russes et d’autres étrangers. Redoublement de chaleur, bien entendu, dans les salons.

Adieu.

Quand je pense que j’aurais pu vous voir à Paris aujourd’hui ! Je suis tenté de m’enfuir et de tout planter là.


CLXXXVI

Château de Compiègne, mercredi 24 novembre 1858.

Le diable s’en mêle décidément. Je suis ici jusqu’au 2 ou 3 décembre. J’ai des envies de me pendre quand je vous vois tant de résignation. C’est une vertu que je ne possède guère et j’enrage. J’avais, malgré tout, l’idée fixe d’aller passer quelques heures à Paris. Rien n’est plus facile