Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/40

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vos deux volumes non enveloppés, histoire de la grande précipitation où j’étais. J’espère que votre concierge se sera borné à regarder les images et qu’il vous les aura donnés avec le temps. J’ai eu un froid terrible en route. À Dijon, j’ai rencontré la neige, que je n’ai quittée qu’à Lyon. Ici, il fait un peu de mistral, mais un soleil splendide. On m’écrit de Cannes que le temps est magnifique, bien que froid pour le pays, c’est-à-dire un temps de mai. J’ai indignement souffert dans le chemin de fer de Paris à Marseille, et, toute la nuit, j’ai cru que j’allais étouffer. Ce matin, je me sens beaucoup mieux. C’est un grand plaisir de revoir le soleil et de sentir sa vraie chaleur. Vous ne m’avez rien trouvé pour la Sainte-Eulalie, et je crois avoir oublié de vous rappeler cette importante affaire. Plus de mouchoirs, plus de boîtes, tout a été donné en ce genre depuis vingt ans. En cas d’extrémité, on pourrait encore revenir aux broches ; mais, s’il était possible de trouver quelque chose de plus nouveau, cela vaudrait mieux. Je continue à compter sur vous pour les livres à mesdemoiselles de Lagréné. Pensez à toute la responsabilité que vous avez acceptée. Je vous