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j’attends vos lettres avec impatience. N’oubliez pas d’être précise et claire dans l’exposition de vos projets.

CXCVIII

Paris, 3 juillet.

Pourquoi êtes-vous si longtemps à me donner de vos nouvelles ? Comme il me paraît évident que vous ne quitterez pas ***, je meurs d’envie d’aller vous y voir. Nous pourrions arranger avec lady *** une excursion dans les montagnes du Dauphiné. Je vous soumets cette proposition. Vous ne sauriez croire tous les fantômes que je vois depuis que le beau temps est revenu : tantôt ceux d’Abbeville, tantôt ceux de Versailles.

 

On me croit prophète pour avoir annoncé, il y trois jours, que la paix ne se ferait qu’entre les deux empereurs aux dépens des neutres. J’avoue que la dernière partie de la prophétie me paraît quelque peu difficile à réaliser. Elle n’est pas impossible pourtant, et ce serait très-moral, car