mon travail sur le manuscrit des Dominicains et je partis pour Séville. Après plusieurs mois de courses errantes en Andalousie, je voulus retourner à Madrid, et il me fallut repasser par Cordoue. Je n’avais pas l’intention d’y faire un long séjour, car j’avais pris en grippe cette belle ville et les baigneuses du Guadalquivir. Cependant quelques amis à revoir, quelques commissions à faire devaient me retenir au moins trois ou quatre jours dans l’antique capitale des princes musulmans.
Dès que je reparus au couvent de Dominicains, un des pères qui m’avait toujours montré un vif intérêt dans mes recherches sur l’emplacement de Munda, m’accueillit les bras ouverts, en s’écriant :
— Loué soit le nom de Dieu ! Soyez le bien-venu, mon cher ami. Nous vous croyions tous mort, et moi, qui vous parle, j’ai récité bien des pater et des ave, que je ne regrette pas, pour le salut de votre âme. Ainsi vous n’êtes pas assassiné, car pour volé nous savons que vous l’êtes ?
— Comment cela ? lui demandai-je un peu surpris.
— Oui, vous savez bien, cette belle montre à répétition que vous faisiez sonner dans la bibliothèque, quand nous vous disions qu’il était temps d’aller au chœur. Eh bien ! elle est retrouvée, on vous la rendra.