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Page:Mérimée - Dernières nouvelles de Prosper Mérimée, 1874.djvu/339

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A une lieue de Murviedro, il y a un petit cabaret isolé. Je mourais de soif, et je m’arrêtai à la porte. Une très jolie fille, point trop basanée, m’apporta un grand pot de cette terre poreuse qui rafraîchit l’eau. Vicente, qui ne passait jamais devant un cabaret sans avoir soif, et me donner quelque bonne raison pour entrer, ne paraissait pas avoir envie de s’arrêter dans cet endroit-là. Il se faisait tard, disait-il ; nous avions beaucoup de chemin à faire ; à un quart de lieue de là, il y avait une bien meilleure auberge où nous trouverions le plus fameux vin du royaume, celui de Peniscola excepté. Je fus inflexible. Je bus l’eau qu’on me présentait, je mangeai du gazpacho préparé par les mains de mademoiselle Carmencita, et même je fis son portrait sur mon livre de croquis.

Cependant, Vicente frottait son cheval de-