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Page:Mérimée - Dernières nouvelles de Prosper Mérimée, 1874.djvu/60

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Je lui répondis que je me garderais bien d'encourager de semblables pratiques.

- J'aime mieux, ajoutai-je, lui demander si elle ne sait pas quelque détail sur la curieuse tradition dont vous m'avez parlé.

- Bonne femme, dis-je à la vieille, n'as-tu pas entendu parler d'un canton de cette forêt où les bêtes vivent en communauté, ignorant l'empire de l'homme ?

La vieille fit un signe de tête affirmatif, et, avec son petit rire moitié niais, moitié malin :

- J'en viens, dit-elle. Les bêtes ont perdu leur roi. Noble, le lion est mort ; les bêtes vont élire un autre roi. Vas-y, tu seras roi, peut-être.

- Que dis-tu là, la mère ? s'écria le comte éclatant de rire. Sais-tu bien à qui tu parles ? Tu ne sais donc pas que monsieur est... (comment diable dit-on un professeur en