Page:Mérimée - Lettres à une autre inconnue, 1875.djvu/182

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j’avais le pressentiment de ne plus vous voir, et, s’il faut tout vous dire, je n’ai jamais cru que vous eussiez cette bonne idée. Le plus triste, c’est que vous allez être bien longtemps au bout du monde, et Dieu sait si je vous reverrai ! Je suis plus malade que jamais, découragé et triste comme un bonnet de nuit.

Il n’y a pas grande apparence que je puisse m’acquitter de la commission que vous m’avez donnée. Je crois que les serinettes m’ont fait du tort, et qu’on me regarde comme une espèce de factieux. Il est vrai que les vrais factieux chantent mes louanges, mais je n’y tiens pas du tout. Au reste, nous verrons bien d’ici à peu de