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CHARLES LENORMANT.

de lumière pour l’histoire de l’Asie occidentale.

Cette histoire, qui doit servir d’introduction à celle de la Grèce, était le programme d’un cours qu’il professa en 1835 et 1836 à la Faculté des lettres, comme suppléant de M. Guizot. La première partie de ses leçons, où il s’applique à distinguer les différentes races du monde ancien, a été publiée en un volume qui se distingue par la clarté et la méthode, si nécessaires dans une question semblable. Tous les témoignages qui peuvent y jeter quelque jour s’y trouvent rassemblés, discutés, coordonnés par une ingénieuse critique. M. Lenormant s’attachait moins à captiver son auditoire par la séduction de la parole qu’à le convaincre par la solidité de ses arguments. Il croyait que la vraie manière d’étudier l’histoire, c’était de perfectionner les méthodes critiques, et il s’efforçait d’accoutumer un auditoire un peu paresseux à raisonner juste et à ne pas se payer de mots. Un cours d’histoire moderne qu’il professa quelques années plus tard fut interrompu par une espèce d’émeute. Le professeur, sincèrement religieux et catholique fervent, s’appliquait à faire ressortir les progrès que la civilisation doit à l’Église. Il parlait des premiers siècles du moyen âge où cette influence n’est guère contestable ;