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Page:Mérimée - Théâtre de Clara Gazul, 1857.djvu/211

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« Je lègue à mon amie… (avec un rire amer) mon amie ! Francisca Gomez, tous mes diamants, et l’argent placé… chez MM. Arias et Candado, dont mon oncle m’a permis de disposer. » (On entend du bruit.) Ah ! c’est Rita. Viens fermer cette fenêtre, il est temps. La mort s’en est envolée, et je la tiens prisonnière.

Rita entre.

Scène IX.

DOÑA MARIA, RITA.

Rita. C’est encore moi. Je viens fermer cette fenêtre. (Elle la ferme.) Mais qu’avez-vous donc, mademoiselle ? Vous avez l’air bien triste.

Doña Maria. Je n’ai qu’un grand mal de tête.

Rita. Si vous vous couchiez sur votre lit ? Voulez-vous prendre quelque chose ?

Doña Maria. Rien, je te remercie. Ah ! Rita, apporte-moi un verre de limonade.

Rita. Je vais vous en faire sur-le-champ.

Doña Maria. Ce n’est pas la peine, donne-moi un verre d’eau.

Rita. Ce sera l’affaire d’un moment.

Elle sort.

Scène X.

DOÑA MARIA, seule.

De toutes les choses de ce monde, ce petit jardin si frais, voilà tout ce que je regrette. Encore, puisque Fray Eugenio et Francisca en font le théâtre de leurs amours, je ne le regrette plus. (Regardant ses mains.) Je tremble… pourtant je n’ai pas peur. Une femme n’a pas la force d’un homme. Un brave général castillan tremblait aussi au moment du combat. Ah ! que vois-je : Fray Eugenio !