Ce beau carrosse !
Vous feriez perdre patience à un saint ! Que le diable emporte le carrosse ! — Je sais que le capitaine Aguirre vous aime…
Je le crois sans peine. — Donnez-moi un de ces cigares.
… Et que vous l’aimez… oui, vous l’aimez… je le sais, j’en suis sûr… Mais soutenez donc le contraire… du courage ! Niez, par exemple, qu’il vous ait donné une robe de satin cramoisi… Niez, niez-le ! je ne vous en empêche pas.
Il aurait dû me donner aussi une mantille de dentelle. J’ai déchiré la mienne.
Et on l’a surpris à demi vêtu sous vos fenêtres… Je le sais bien, je l’ai vu… Mais, vive Dieu ! dites donc que cela est faux… Vous qui êtes si bonne comédienne, vous devez mentir de l’air dont les autres disent la vérité.
Merci du compliment.
Vous sentez bien, ma mie, que cela ne peut durer. Aussi, nos relations vont cesser… Et cela devrait être fait depuis longtemps… car je ne suis pas homme à entretenir les maîtresses du capitaine Aguirre… — Vous êtes bien tranquille… Vous croyez peut-être que je prends votre flegme pour le calme de l’innocence ?
C’est le calme du désespoir. Je ne vois là dedans que l’occasion perdue d’aller à l’église en carrosse. L’heure va se passer, et, quand vous me demanderez pardon, il sera trop tard.
Ah ! vous demander pardon, ma mignonne ? Ah ! vous ne prétendez à rien moins ? Eh bien ! je vous demande pardon d’avoir découvert une autre intrigue avec un personnage bien illustre.
Et de deux. Quand nous serons à trois, nous ferons une croix.
Ce n’est rien moins que le vaillant Ramon, cholo de nation et matador de son métier. — Vous choisissez bien vos amants, madame. C’est un homme célèbre, et tout Lima est rempli de son nom.
Il est vrai, et sa réputation n’est pas usur-