minute de se voir épousée par le plus puissant des rois ou des empereurs.
L’affaire fut lestement conduite à sa solution, et comme un vice-roi supprime en un seul instant tout ce qui serait obstacle pour un simple sujet, le mariage fut célèbre le lendemain.
— Eh bien ! dit l’ex-fermière à son mari, — est-ce étonnant de voir ainsi se réaliser la prédiction de la magicienne ?
— Oui, dit l’ex-fermier en souriant ; mais il faut convenir aussi que nous avons bien secondé la prédiction.
Malheureusement la magicienne n’avait pas prévu les caprices du ministère anglais. À la nouvelle du-mariage du vice-roi et d’Edith, les ministres s’indignèrent et conçurent de vives craintes pour l’abâtardissement de l’aristocratie anglaise. On tint conseil à Windsor. Les ministres avaient tous des filles à marier, et ils espéraient tous que le vice-roi épouserait une de leurs filles ; cependant, comme il n’est pas permis, en politique, de donner la véritable et secrète raison d’une chose, ils destituèrent le vice-roi pour crime de mésalliance et d’attentat aux prérogatives de la naissance anglaise. Le vice-roi était encore dans sa lune de miel, et il se chagrina fort peu de sa disgrâce. Edith était une royauté !