Page:Méry - Les Nuits d'Orient, contes nocturnes, 1854.djvu/90

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par la croix de François-Xavier tout l’empire de Siam, qui recevait les ambassades de Louis XIV ; et ces landes infinies qui s’étendent de l’embouchure du Gange jusqu’aux extrêmes limites du Penjaub, et qui voient s’élever à leur gauche, sur les bords du fleuve saint, Almora et Benarès, à leur droite, les montagnes d’Assam, de Bhotam et du Népaul. C’est le réveil de tout un monde ; c’est la renaissance du premier univers ; c’est la création du globe, après la création de Dieu c’est le second travail de Sem, Cham et Japhet, après le déluge de la barbarie ; immense et noble travail confié à la France, et que Bonaparte seul avait compris, lorsqu’il prononça devant Saint-Jean-d’Acre ces mémorables paroles : « Le sort du monde est dans cette tour ! »