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MONSIEUR AUGUSTE

Que veux-tu ? je suis ainsi fait… la vue d’un pistolet ou d’une épée me glace le sang.

— Allons, ne pleure pas, pauvre Augustine, dit Octave ; j’irai seul à la faisanderie, et pour ne pas avoir au front la pâleur de l’insomnie, je vais me coucher. Bonne nuit !

— Mais tu ne te battras pas ? dit Auguste d’une voix suppliante.

— Je suis si malheureux, reprit Octave, si malheureux, depuis quelque temps, que la bonne fortune d’un duel me sera refusée aussi, tu verras.

Il serra la main d’Auguste, lança un dernier regard à la fenêtre de Louise, et, fredonnant un air de la Favorite, il rentra chez lui.