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MONSIEUR AUGUSTE

— C’est juste ! colonel… Eh bien, acceptez-vous un duel à mort… à mort, et sans blessures… je redoute les blessures. J’ai un frère boiteux, il n’a jamais pu avoir une maîtresse.

— Au moins, c’est un honnête homme ! remarqua le colonel.

— Un honnête homme, oui, mais boiteux.

— Et il ne jette pas le désordre dans les familles, monsieur.

— Bon ! pensa Octave, il me croit plus avancé que je ne suis.

— Et il respecte l’honneur des femmes, poursuivit le colonel.

— Mais, dit Octave, j’attends toujours votre réponse… Acceptez-vous un duel à mort ?

— Oui, monsieur, j’accepte tout.

— Sur votre croix d’officier ?

— Sur mon honneur.

— Alors, tout va être décidé dans l’instant.

— Vous avez donc des armes ?

— Il ne faut qu’une seule arme, colonel.

— N’importe !

— Mais terrible !

— Oui, je connais cela, un pistolet chargé, et…

— Oh ! interrompit Octave en riant, vous autres, vous croyez qu’il n’est permis de se tuer qu’avec