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MONSIEUR AUGUSTE

n’osant prendre la main d’Octave, pauvre enfant !… attendez… je crois comprendre… Vous aimez ? n’est-ce pas ?

— Belle question ! dit Octave, à voix basse.

— Une femme ?

— Eh ! qui donc voulez-vous que j’aime !

— Bon !… celle que va épouser Auguste ?

— Oui.

— Eh bien ! croyez-moi, monsieur Octave, ce mariage n’est pas encore fait, croyez-moi.

Octave releva son torse et regarda son étrange interlocuteur.

— Ne perdez pas espoir.

— Mais je ne croyais pas aussi à ce mariage, dit Octave, et il a fallu bien enfin se rendre à l’évidence. Tout est prêt, et les époux de demain sont des amants aujourd’hui… tout leur est permis… tout… La bénédiction nuptiale arrive ensuite ;… je vous dis qu’ils sont déjà mariés… mariés dans le sens profane du mot,… ah ! c’est horrible !

— Et moi, je dis, ah ! c’est impossible !

— Pourquoi ?

— Vous en demandez trop. Contentez-vous de ce que je vous dis… Tenez, monsieur Octave, vous êtes un excellent garçon, et si ma main était digne de serrer la vôtre, je la serrerai avec énergie pour