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MONSIEUR AUGUSTE

Quand les deux adversaires furent seuls, Simaï dit :

Monsieur Octave, votre serment ne peut pas vous empêcher de subir, malgré vous, ce que je viens de faire. Vous n’avez pas trempé dans mon stratagème et vous en aurez le profit malgré vous. Demain, tout le monde saura ce que vous avez fait. Je connais peu les femmes, mais je crois qu’elles ont du cœur comme les hommes, et votre récompense viendra.

— Votre service est inutile, mais je vous en sais gré, dit Octave.

— Inutile ! inutile ! Eh bien ! écoutez… Malgré vous et à votre insu, par respect pour votre serment, j’ai écrit un petit billet à Auguste, pour lui demander un rendez-vous, à la minute… Savez-vous ce que mon messager m’a rapporté de la maison ?

— Parlez, parlez vite…

— Auguste n’est plus chez M. Lebreton ; il est parti, il s’est enfui comme un lâche, et poursuivi par les malédictions d’une famille. Le désordre est à la maison ; le mariage est à jamais rompu. On dit aussi que la petite est malade ; il n’y a rien d’étonnant ; la scène de ce matin a été chaude. On a fait venir un médecin de Paris, mais un médecin faux ; c’est vous qui serez le vrai. Les domestiques vous regardent comme un dieu sauveur ; on obtient tout