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MONSIEUR AUGUSTE

Louise continua son examen devant les murs, mais elle ne voyait rien ; une pensée intolérable tourmentait son esprit.

— Ce jeune artiste démon, se disait-elle, n’est pas arrivé à cette perfection de détails et de ressemblance dans le coupable espionnage d’une seule nuit. Il a trouvé des supercheries infernales pour s’introduire furtivement dans ma chambre, et en connaître tous les secrets ! c’est affreux ! c’est le malheur de toute ma vie ; c’est un désespoir sans remède, et qui ne finira jamais.

Ce fut le lendemain de cette visite, et après une nuit d’insomnie éplorée, que Louise, toujours obsédée par ses bonnes amies et sa fidèle Rose, prononça ce premier oui domestique qui précède le oui nuptial. Elle crut trouver dans le mariage le seul remède à son désespoir. La pauvre fille n’était pas tout à fait guérie de son premier amour !