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MONSIEUR AUGUSTE

avez vous-même une fortune dans votre talent de peintre. Toutes les riches héritières seraient heureuses de porter votre nom. Pourquoi ne demandez-vous pas Mlle Louise en mariage ? C’est bien simple.

— Ah ! vous trouvez cela simple, ma charmante Rose ?

— Mais, dame ! simple comme le oui de la mairie, et la nuit, pour voir votre femme, vous ne vous exposerez plus à vous faire tuer comme un maraudeur.

— Rose, vous ne connaissez pas mes principes.

— Eh bien ! voyons vos principes.

— Je veux d’abord être aimé pour moi-même, et non pour le mariage. Que mademoiselle Louise daigne me donner un sourire d’approbation, lorsque ma parole tremble à son oreille, et le lendemain mon père arrive ici, en ambassadeur de noces. Mais jusqu’à présent je ne suis guère encouragé à faire une démarche. Un refus me donnerait la mort. J’aime mieux vivre dans l’incertitude et attendre. Je déteste les mariages de proposition. Je veux un mariage d’amour.

Rose soupira et garda le silence.

— Ne m’approuvez-vous pas, mademoiselle Rose ? reprit Octave