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MONSIEUR AUGUSTE

occasion de lui être utile, et il lui adressa cette demande :

— Voulez-vous que je lui écrive ?

— Tout de site répondit M. Lebreton ; demandez une plume, du papier et de l’encre, et un domestique portera votre lettre à la poste. Je vais rejoindre Mme de Gérenty pour… vous saurez plus tard une chose qui vous fera un grand plaisir… ne perdez pas de temps, écrivez.

Octave écrivit le billet suivant :

« Mon cher ami,

» Ton amitié est orageuse comme l’amour, et elle n’en a pas les agréments. Tu te mets en délicatesse avec moi, à propos d’une femme qui porte le tablier des soubrettes. Sois tranquille, je resterai fidèle au velours noir et au satin blanc. Tu ne rougiras jamais de ma décadence. Ton départ ressemble a une fuite. Par bonheur, M. Lebreton croit aux mânes d’Annibal et à ton archéologie fabuleuse. Reprends le chemin de fer et viens me serrer les mains. Pardonne-moi tous les torts que tu as envers

» Ton ami
» OCTAVE. »

Cinq minutes après, ce billet courait en wagon, sur la route de Paris.