Page:Méry - Monsieur Auguste, 1867.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
MONSIEUR AUGUSTE

M. Lebreton était ému aux Larmes, et disait en bégayant :

— Quel jeune homme !… la carte théodosienne !… Pourquoi va-t-il s’ennuyer à Paris ?… J’ai mon chasseur qui ne fait rien ici… il est très-intelligent… pas pour la chasse… mais pour le reste… il irait à Paris, chez les marchands de cartes théodosiennes et d’Annibal, et achèterait tout ce qu’il faut pour l’Institut… À quoi sert la fortune ? à ne pas se déranger quand on est bien. J’ai été surtout fort touché de ce passage : Ce cher M. Lebreton et sa charmante fille… Vous ne savez pas encore, monsieur Octave, tout ce qu’il y a au fond d’une phrase si simple ?

— J’ai lu textuellement, dit Octave.

— Oui, mais… enfin… le moment n’est pas venu de parler.

— Monsieur Lebreton, dit Octave d’un ton mystérieux, êtes-vous homme à garder un secret ?

M. Lebreton roidit fièrement son torse et regarda fixement son jeune interlocuteur.

— Bien ! poursuivit Octave, vous êtes un homme sûr… Il y a un autre paragraphe très-curieux dans la lettre de mon ami…

— Je le connais, interrompit M. Lebreton ; je le connais sans l’avoir lu… Ah ! il vous a donc fait sa grande confidence ?