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MONSIEUR AUGUSTE

de tout… Il retourne trèfle ; je n’aime pas cette couleur.

Le silence régna jusqu’à la treizième levée…

Le trick et les honneurs, dit M. Lebreton. Agnès, tu as joué comme un ange.

— Je ne fais pas le même compliment à monsieur.

— À moi ? dit Octave ; ça m’est bien égal.

— Avec notre jeu, nous devions gagner le trick, et nous le perdons.

— Voilà un grand malheur ! remarqua Octave.

— Pourquoi, monsieur, attaquez-vous par votre singleton ?

— Tiens ! c’est vrai.

— Et vous aviez une superbe couleur longue par as et roi.

— Oui, une superbe couleur longue.

— Et mademoiselle a filé tous ses petits carreaux, et a coupé votre as.

— C’est désolant ! dit Octave.

Le colonel crut remarquer un ton goguenard dans toutes ces réponses d’Octave, et haussa les épaules, avec l’air dédaigneux d’un lion lutiné par un épagneul.

On continua le jeu. M. Lebreton, ramassant la dernière levée, s’écria triomphalement :