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MONSIEUR AUGUSTE

au siècle où nous vivons… Voulez-vous réfléchir jusqu’à demain ?

— Non, madame, dit Auguste en se levant ; toutes mes réflexions sont faites. Je regrette ce malentendu ; mais il m’est impossible de vous donner satisfaction sur ce point.

— Il y a au fond de tout ceci un secret que vous ne pouvez dire.

— Oui, madame, dit Auguste d’une voix éteinte.

Mme de Gérenty fut tout à coup dominée par une pensée bien naturelle chez une belle femme, toujours entourée d’hommages : — Il m’aime ! se dit-elle mentalement ; voilà le secret.

Après un moment de silence, elle prit un ton grave et dit :

— Monsieur, je crois vous comprendre.

Auguste tressaillit et bégaya quelques mots qui ne composaient pas une phrase intelligible.

— Ainsi, poursuivit Mme de Gérenty ; brisons là cet entretien, qui pourrait devenir embarrassant pour moi s’il se prolongeait.

À ces derniers mots, elle fît un léger signe, comme pour donner congé.

Auguste salua respectueusement.

— Un dernier mot, ajouta Mme de Gérenty ; vous