Page:Méténier - Les Voyous au théâtre, 1891.djvu/83

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très bas par des gens dont je ne veux pas même me rappeler le nom, qui jouissent dans leurs quartiers d’une grande considération, mais dont j’ai su, par état, les gredineries cachées.

Il n’y a plus qu’eux qui s’en souviennent.

C’est ainsi que je me suis formé cette opinion que de même qu’il n’y a pas de dévouement absolu, il n’y a pas d’honnêteté absolue... Je dirai plus : au sens strict du mot, la vertu est un mythe, et voilà pourquoi nos livres paraissent amers..., parce qu’ils sont vrais.

J’ai donc été à même, par mes fonctions, d’établir une comparaison entre la moralité des gens du monde et celle des gens du peuple, puisqu’après avoir été successivement secrétaire dans le quartier de l’Opéra, aux Champs-Elysées, voire dans le noble faubourg, j’ai terminé ma carrière administrative dans les quartiers de la Roquette et de la Chapelle.

J’ai le regret de l’avouer, l’avantage, dans mon esprit, ne reste pas au beau monde.

Le vice y est moins apparent, mais il y