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Page:Méténier - Les Voyous au théâtre, 1891.djvu/87

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Ils deviennent des ouvriers, honnêtes à leur manière, sans préjugés ni scrupules, mais incapables de faire du tort à leur prochain, ou des coquins qui ne reculent devant aucun crime.

Mais ce qui subsiste toujours chez eux, même chez les pires, et c’est en cela que consiste leur supériorité sur leurs semblables des hautes classes, ce sont certaines vertus naturelles trop peu en honneur chez les êtres civilisés. Pas une de ces bêtes humaines chez qui on ne retrouve, à un degré qu’on ne saurait imaginer, le courage indomptable poussé jusqu’à la férocité, le point d’honneur, le respect de la foi jurée, l’amitié dévouée jusqu’à la mort, la mémoire des bienfaits, la reconnaissance, etc.

Je me rappelle toujours avec plaisir mes années de commissariat, mais c’est du temps passé dans les quartiers populeux, et notamment dans le quartier de la Roquette, que j’ai gardé le souvenir le plus agréable.

Le quartier de la Roquette a quatre-vingt-cinq mille habitants, quand les autres n’en ont en moyenne que trente-cinq ou quarante mille, et il passe à juste titre pour