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Page:Météorologie d’Aristote, 1863.djvu/24

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souvenirs humains, les migrations des peuples se succédant sans se transmettre la mémoire des bouleversements survenus, causes de ces migrations ; en un mot, un tableau large, simple, vigoureux et accompli, de ces événements immenses, dont la trace est partout évidente sur notre globe, mais dont l’histoire ne sait rien, parce qu’ils ont précédé l’origine des nations et qu’ils sont couverts des mêmes ténèbres. Aristote n’a rien écrit, en fait de science, de plus puissant que ces pages, et dans les annales de l’esprit humain, depuis son temps jusques et y compris le nôtre, on compterait à peine trois ou quatre génies qui eussent été capables d’en écrire de pareilles.

Elles sont complétées par une longue théorie sur la formation de la mer, dont notre globe est entouré, et sur cette singulière propriété de la salure. Il faut lire toute cette théorie dans Aristote lui-même ; elle n’est pas irréprochable, comme on peut s’y attendre ; mais il n’y a guère lieu de s’en étonner, quand on se rappelle que le problème n’est pas encore résolu de nos jours. Je ne note donc dans cette discussion que quelques points principaux. Aristote tient contre Démocrite pour la stabilité de l’état actuel des mers ; cet état doit remonter au