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Page:Météorologie d’Aristote, 1863.djvu/95

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grands que lui. Mais le texte de Proclus, bien interprété, ne signifie pas du tout ce qu’on veut lui faire dire. Proclus se contente de rappeler l’opinion d’Ératosthène ; et il en conclut, ou Ératosthène en conclut, que le système d’Aristote en reçoit une confirmation nouvelle. Évidemment il ne s’agit que du système général de la formation des fleuves par les eaux pluviales ; et ce témoignage de Proclus, loin de porter la moindre atteinte à l’authenticité de la Météorologie, ne fait au contraire que la fortifier. Seulement il fallait le bien entendre, et ne lui pas donner plus de portée qu’il n’en a.

J’en dis autant d’un long fragment d’Aristote conservé par Stobée (Eclogae physicae, liv. I, ch. XLII page 636 et suiv., édit. de Heeren). Ce fragment traite des diverses saveurs qu’offrent les eaux thermales ; et l’on prétend qu’il a dû faire partie anciennement de la Météorologie, parce qu’en effet Aristote y a touché ce sujet en quelques lignes (Météorologie, liv. II, ch. III, §§ 44 et suiv.). Mais pourquoi Aristote n’aurait-il pas traité les mêmes matières dans plusieurs de ses ouvrages. ? La question de la nature des eaux douces ou salées, chaudes ou froides, limpides ou bourbeuses, a dû se présenter cent fois à lui dans le cours de ses recherches. Dans les Problèmes, par exemple, on trouve tout un chapitre sur les vents (Problèmes, ch. XXVI, p. 940, édit. de Berlin), qui ne fait pas partie cependant de la Météorologie, bien qu’elle ait exposé une théorie des vents tout au long (Livre II, ch. IV et suiv.) Le fragment de Stobée n’est pas dans la Météorologie, et il n’est pas davantage dans aucun des ouvrages d’Aristote que le temps nous a laissés ; c’est positif.