nomènes de ce genre, concernant des crapauds ; pourquoi la chose serait-elle impossible pour les bêtes que nous avons ici ? Beaucoup plus probablement, ces animaux ont tout simplement, de générations en générations, choisi leurs quartiers d’hiver dans cette grotte, et ainsi se sera consacré le nom d’Ilan-Dagh, montagne des serpents, nom que cette colline porte depuis les temps les plus reculés.
Comme nous avions invité Khalil-Effendi à partager notre dîner, nous nous hâtons de regagner Agantz. Guégou a été à la hauteur de sa réputation culinaire.
Nous tenons essentiellement à visiter la vieille Ardjîch, et Khalil-Effendi s’offre à nous guider.
La vieille Ardjîch ou Eski-Scheïr est aussi parfois appelée Jeckmâl[1]. Située sur les bords du lac, à l’extrémité d’une plaine fertile, et au point où le chemin d’Erzeroum touche le lac de Van, Ardjîch a eu un brillant passé.
Sous les rois arméniens elle était une des plus grandes cités du Royaume ; les premières invasions tartares lui laissèrent son importance. Marco Polo la mentionne immédiatement après Erzéroum[2]. Aujourd’hui il n’en reste que des ruines.
Au sortir d’Agantz on traverse quelques villages entourés de bosquets d’arbres, puis de grands espaces labourés où les sillons doivent être très profonds, car ils plissent l’épaisse couche de neige. Peu à peu la plaine devient humide, marécageuse et les