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CHAPITRE IV

tulle brodé en couleurs, autour de la tête et retombant sur les épaules un voile de tulle parsemé d’étoiles d’or.

L’organisation de notre voyage n’est point chose facile. Jusqu’à Akstafa nous voyagerons en chemin de fer ; mais au delà, si une kaliaçka est destinée à nos illustres personnes, nos bagages seront voiturés en pérékladnoï, et il faut les combinaisons les plus savantes pour donner à nos malles un arrimage à peu près capable de conjurer les désastreux effets de ce mode de transport. Rien ne peut donner l’idée de l’état d’émiettement où est réduit le bagage qu’une pérékladnoï a cahoté pendant quelques centaines de verstes.

Le train de Batoûm à Bakou doit passer à Tiflis vers 10 heures du soir ; mais comme sur le Transcaucasien il n’y a dans chaque direction qu’un seul train par 24 heures, les retards sont indéfinis et la cohue dans les gares indescriptible. Un de nos rouleaux se perd ; il contenait avec notre grand « tub » de voyage, des effets, des livres et des papiers ; nous ne constatons sa disparition qu’à Akstafa d’où nous lançons d’inutiles dépêches.


10 Septembre.

Arrivés à Akstafa à 2 heures du matin, il faut aller découvrir, et non sans peine, quelque coin du relais de poste où nous puissions nous étendre. À 7 heures, en route pour l’Arménie !

La route de la vallée de l’Akstafa est la principale voie de communication entre Tiflis, l’Arménie et la Perse ; à Délidjan elle bifurque : son embranchement de droite se dirigeant vers Alexandrapol et Kars, celui de gauche franchissant le col de Kiomiorlü (appelé aussi col de « l’Echek-meidan »)[1] pour gagner Erivan et la vallée de l’Araxe.

Les collines commencent assez rapidement après le relais d’Akstafa ; bientôt elles se resserrent, et la rivière Akstafa coule entre de hautes assises de calcaire qui couronnent de part et d’autre les pentes escarpées de la vallée, tandis que le fond même

  1. ou place de l’Âne