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Page:Müller - Introduction à la philosophie védanta.djvu/117

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de lui. Soukara démontre que chacune de ces opinions est insoutenable. Il ne peut pas être une partie du Soi divin, dit-il, car nous ne pouvons concevoir des parties à ce qui n’est ni dans le temps ni dans l’espace. S’il existait des parties du Bráhman infini, il cesserait d’être infini et prendrait un caractère fini quant à ses parties[1]. En second lieu l’âme vivante ne peut pas être une modification du Soi divin, car Bráhman, par définition même est éternel et immuable, et comme il n’y a rien en dehors de Bráhman, il n’y a rien qui puisse causer en lui un changement. En troisième lieu, le Soi vivant ne peut pas être une chose différente du Soi divin, parce que Bráhman, s’il est quelque chose, doit être tout en tout, de telle sorte qu’il ne peut rien y avoir de différent de lui. Si troublante qu’ait dû paraître de prime abord cette conclusion, que le Soi divin et le Soi humain sont identiques en substance, le

  1. Spinoza, Éthique, I. XII. « Nullum substantiae attributum potest vere concipi, ex quo sequitur substantium non posse dividi ».