Page:Müller - Introduction à la philosophie védanta.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le monde est trop affairé pour prêter attention à des spéculations purement théoriques ; il réclame des expériences excitantes et, si possible, des résultats tangibles, et cependant je me rappelle un homme qui doit être bien connu de vous tous ici, notre cher ami Tyndall, se réjouissant d’une théorie nouvelle, parce que, disait-il : « Grâce à Dieu, elle ne produira aucun résultat pratique ; personne ne pourra en prendre un brevet d’invention et en faire de l’argent. » Leibniz, j’imagine, ne prit pas de brevet pour son calcul différentiel, ni Isaac Newton pour sa théorie sur la gravitation. Confiant en cet esprit de Tyndall qui a si longtemps présidé à ce laboratoire actif de pensée, j’espère qu’il reste en cette enceinte quelques-uns de ses amis et admirateurs, disposés à prêter attention à de simples spéculations — spéculations qui ne produiront jamais aucun résultat tangible, dans le sens ordinaire du mot, pour lesquelles certainement personne ne peut prendre de brevet, ou espérer, s’il s’en procurait un, en tirer quelque profit ;