Page:Müller - Introduction à la philosophie védanta.djvu/178

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sidérée d’abord comme un pur paradoxe, comme quelque chose de neuf et d’inouï. La seule objection profitable opposée à ma théorie fut que comme dans notre monde phénoménal, c’est-à-dire dans l’espace et le temps, deux choses ne peuvent jamais être identiques, le langage et la pensée ne peuvent l’être non plus. Mais si tel était le sens d’identique, il s’en suivrait que le mot identique devrait être rayé du dictionnaire, parce que deux choses ne peuvent jamais être identiques. Mes meilleurs critiques étaient mieux avisés. Ils savaient que je voulais prouver seulement une fois de plus ce qui avait été prouvé depuis longtemps par les philosophes grecs et indiens, à savoir que le langage et la pensée ne font qu’un, et qu’en ce sens les pensées créatrices de l’Être suprême étaient appelées les logoi, et, en les concevant comme unifiées, le Logos de Dieu. Ce fut le même Logos qui fut appelé par Philo et d’autres, longtemps avant saint Jean, υἱὸς μονογενής (Théosophie, p. 412), c’est-à-dire le fils unique de Dieu, dans le sens