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Page:Müller - Introduction à la philosophie védanta.djvu/192

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ques intuitions de vérité, mais elles dépassent certainement la portée intellectuelle des auteurs des Brahrnanas : ce sont comme des étoiles situées au-dessous de leur horizon, et dont les derniers penseurs ont saisi çà et là une faible lueur.

Il y a un autre passage, peut-être le plus décisif, qui n’a pas encore été considéré en ce qui concerne cette conception de la Parole et de la Raison comme pouvoirs créateurs, soutenant et pénétrant le monde. Il se trouve dans le Maitrayana Oupanishad, VI, 22, où nous lisons : « Deux Brahmans doivent être médités, le verbe et le non-verbe. Ce n’est que par le verbe que le non-verbe est révélé ». Ici nous avons de nouveau la contre-partie exacte du Logos de l’école d’Alexandrie. Suivant cette dernière, l’Essence divine est révélée par le Verbe et par le Verbe seul. En son état irrévélé, elle est inconnue, et quelques philosophes chrétiens l’appelaient le Père ; en son état révélé elle était le Logos divin ou le Fils.

De tout ce qui précède, il me semble que