Page:Müller - Introduction à la philosophie védanta.djvu/194

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C’est par ces artifices, insignifiants en apparence, que le langage, on peut le dire, aide ou entrave la pensée. Si l’on considère que par ce masculin Brahmán, ils entendaient la divinité personnelle active, douée de toutes les qualités divines, telles que l’omnipotence, l’omniscience, la justice, la compassion et tout le reste, il est facile de comprendre que des Divinités comme Jéhovah, tel qu’il est représenté dans l’ancien Testament, et Jéhovah, ou Dieu le Père, tel qu’il est conçu en maints passages du nouveau Testament, de même que l’Allah du Koran, aient dû être identifiés par eux avec le Brahmán masculin et non avec le neutre. Mais ils n’assignaient pas par cela une position inférieure à ces divinités. Car leur propre dieu phénoménal, leur Pragapati ou Brahmán masculin, quoique phénoménal, ou pour ainsi dire historique, était pour eux aussi réel que toute chose peut l’être quand elle est connue de tous. Néanmoins, derrière ce Dieu tel qu’il est connu et nommé par les humains, ils admettaient un Dieu inconnu, ou une divine