même, mais par le Soi, que vous aimez en lui. En vérité une épouse n’est pas chère, mais le Soi que vous aimez en elle ».
Ce principe est étendu aux fils, aux amis, aux dieux et à toutes les créatures ; tous doivent être aimés, non pour eux-mêmes tels qu’ils apparaissent, mais pour le Soi qui est en eux, pour leur Soi-éternel, pour ce Soi-universel auquel nous participons tous, en qui nous vivons, nous nous mouvons et avons notre être. Comme plus d’une vérité de la religion orientale, cette vérité aussi qu’en aimant notre prochain nous aimons Dieu en réalité, et qu’en aimant noire prochain nous nous aimons nous-mêmes, a été parfois poussée à l’extrême, jusqu’à devenir une caricature. Mais néanmoins, cela prouve une somme considérable de travail intellectuel que d’avoir pensé que nous devons aimer notre prochain parce qu’en l’aimant nous aimons Dieu, et qu’en aimant Dieu nous nous aimons nous-mêmes. La profonde vérité que recèle cette doctrine n’a jamais été, que je sache, élaborée par aucune autre nation.