Page:Müller - Introduction à la philosophie védanta.djvu/71

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qu’il est, d’autres qu’il n’est pas. Voilà ce que je voudrais que tu m’enseignes, voilà la troisième des faveurs ».

Yama, le dieu de la Mort, refuse de répondre à cette question, et tente le jeune homme avec des dons de toutes sortes, lui promettant la fortune, de belles femmes, une longue vie et des plaisirs divers. Mais son hôte résiste en disant (I, 26). « Ces choses durent jusqu’à demain, ô Mort, et elles épuisent la vigueur de nos sens. Même notre vie entière est courte. Garde tes chevaux, garde la danse et le chant pour loi. La richesse ne rend aucun homme heureux. Pouvons nous posséder la richesse quand nous te voyons, ô Mort ? »

À la fin, la Mort est obligée de se rendre. Elle a promis trois faveurs et est obligée de tenir sa promesse. Tout cela jette une vive lumière sur l’état de la vie et de la pensée dans l’Inde il y a environ 3000 ans. Car, bien que ce soit de la poésie, nous devons nous rappeler que la poésie présuppose toujours la réalité, et que nul poète n’aurait pu faire