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I

au nord


La mer partout, au levant, au couchant, au midi, au septentrion, la mer grise et morne, pleine de trouble et de tristesse, sous un firmament sans soleil. Et sur cette mer, un navire long et étroit, couronné d’un panache de fumée que les vents, singulièrement bas, déroulent en épais flocons lents à se fondre dans l’air ambiant.

Il y a douze jours que ce navire a quitté Cherbourg. Ce n’est point un vaisseau de guerre, bien que deux canons d’acier s’allongent sur le pont, à l’avant et à l’arrière. Les couleurs de la France battent à sa corne, et l’allure dont il va est celle d’un rapide coureur des mers. Et cependant, malgré sa vitesse ordinaire, il n’est encore qu’à la hauteur du 70e parallèle. Des