Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/13

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Son compagnon a souri au compliment. Modestement il répond :

« Sans doute, sans doute, j’en suis le père… adoptif. Mais c’est Lacrosse qui l’a découvert dans ses langes. Combien ne lui dois-je pas, et aussi à vous, mon cher Hubert ! Voici trois ans que je vous pille sans que vous le soupçonniez, que je mets à contribution votre savoir et vos expériences combinées.

— Oh ! mon expérience, cher oncle, est de très minime importance. Je laisse toute la haute valeur de ce mot à l’acquis du commandant Lacrosse. Pour moi….

— Pour vous, interrompit M. de Kéralio, n’êtes-vous pas le créateur de ce sous-marin dont nous attendons des merveilles ? »

Hubert sourit :

« Allons, j’avoue que j’y suis pour quelque chose. Mais ce quelque chose n’est pas encore expérimenté, et d’ailleurs la découverte ne m’en appartient pas en propre. Mon frère Marc est de moitié dans l’invention, et si l’épreuve justifie nos espérances, c’est à lui surtout qu’en reviendra la gloire. »

M. de Kéralio se mit à rire.

« Ah oui ! dit-il, le fameux secret que vous ne devez révéler qu’à son heure !

— Précisément, mon cher oncle, ce secret dont la divulgation demande à être précédée d’une expérimentation concluante.

— En ce cas, le moment est venu d’y recourir », prononça derrière les deux hommes une voix claire et fraîche de jeune fille.

Ils se retournèrent en même temps.