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Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/205

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Mais en même temps, et bien que pour de tout autres motifs, l’officier conçut une inquiétude.

Quel était l’homme qui courait à pareille heure sur les glacis de la banquette ?

Il prit son porte-voix et héla le mystérieux fantôme. Au lieu de se rendre à l’appel, celui-ci ; au contraire, parut vouloir se dérober le plus promptement possible à l’attention dont il était l’objet, et l’on put voir son spectre décroître et s’effacer sous la trame des vapeurs.

Très intrigué, le lieutenant Hardy s’arma d’un revolver et d’un sabre. Puis, suivi de deux matelots, il se laissa glisser sans bruit par l’échelle de cordages qui rattachait le navire au champ de glace.

Tous trois donnèrent aussitôt la chasse au mystérieux fugitif.

Celui-ci, laissant les chasseurs s’égarer dans une "vaine poursuite, se dissimulait derrière les hummocks et les quartiers servant de contreforts.

Rampant sur les mains et les genoux, il regagna le steamer et l’aborda par l’avant.

Là, poussant sans bruit l’un des sabords qui donnait dans le faux-pont, il parcourut à la hâte le poste de l’équipage et gagna par la coursive le logement des officiers.

La porte du carré était entre-bâillée. L’inconnu la poussa et la referma derrière lui.

Pendant ce temps, Hardy et ses compagnons fouillaient infructueusement la banquette.

À bord, l’incident était connu. Tout le monde était monté sur le pont, et l’on attendait avec impatience le retour du lieutenant.