poussèrent un long hurlement de convoitise et s’approchèrent pas à pas des échelles.
« Attention ! cria le lieutenant en riant, les fusils sont-ils parés ?
— Oui, oui, on y est ! répondirent une demi-douzaine de voix joyeuses.
— Allons, messieurs, continua l’officier, imitant à la perfection l’organe des explicateurs de ménageries, nous allons assister au repas des animaux et aussi à leur déconfiture. »
Sept coups de fusil s’allongèrent par-dessus les bastingages.
« Tout à l’heure, risqua l’un des hommes, on pourra les tuer à la pioche, si l’on veut. »
Quelqu’un demanda : « C’est-il bon à manger, ça, le loup ? »
Un Breton répliqua :
« Dame ! quand on n’a pas autre chose ! Ça vaut mieux que rien. »
Cependant le lieutenant réglait la mise en scène du spectacle.
« Voici comment nous allons procéder. Il ne faut pas tirer tout de suite. Il faut d’abord qu’ils mordent au régal, qu’ils prennent, goût au plat. Ensuite ils reviendront en masse.
— Et si votre cuisine ne leur plaît pas ? » questionna le commandant.
Hardy se mit à rire.
« Fi donc ! Vous n’y pensez pas, commandant. La cuisine du bord, notre propre menu ? »
On riait aux éclats. L’hilarité devint générale quand le Breton ajouta :